Histoire de l’église de Wasselonne

L’église protestante de Wasselonne, un lieu chargé d’histoire 

(d’après les travaux de Gustave Koch)

Les origines de la fondation de Wasselonne remontent au 1er siècle après Jésus-Christ. La première mention du nom de Wazzelenheim remonte à 754. Il est très probable que les premiers chrétiens y vivaient dès la fin de la période romaine vers l’an 450 et que l’Eglise se soit développée au cours de la période mérovingienne suivante. Par la suite, et tout au long du Moyen Âge, les croyants ont utilisé et entretenu un lieu de culte. Au début du 12ème siècle Strasbourg établit sa domination sur la ville,  principalement en raison des carrières de grès du Kronthal qui alimentaient la construction de la cathédrale. Wasselonne suivra longtemps l’évolution historique de la ville libre.

En décembre 1524, peu de temps après les premiers frémissements de la Réforme à Strasbourg, les chrétiens du bourg optèrent en 1524 pour la Réforme introduite par Martin Luther. Les responsables  demandèrent au Magistrat un prédicateur évangélique. Andréas Keller fut alors le premier pasteur à partir de 1525.

En 1592, les troupes du Cardinal de Lorraine dévastèrent l’église. Dès lors, les cultes furent célébrés dans une salle du château.

A la fin du 16ème siècle le bâtiment était en ruine et les paroissiens construisi­rent en 1602 une nouvelle église sur le même lieu que l’ancienne. Une pierre gravée témoigne encore de leur fierté. Elle est conservée jusqu’à ce jour et porte cette inscription : « Par décret du grand Sénat de la République de Strasbourg, par les instructions des édiles, par les soins du Bailli, j’ap­parais plus magnifique maintenant en l’an de grâce 1602. »  L’exécution des travaux de charpente fut confiée au charpentier qui était en train de réaliser la Grande Boucherie (actuellement Musée Historique) de Strasbourg. Une quarantaine d’années après sa construc­tion, cette église fut ornée de nombreuses peintures. Le plafond fut peint en ciel bleu parsemé d’étoiles et sur les murs furent représentées des his­toires de la Bible et même – en période protestante – la vie de Saint-Laurent ! L’édifice global  se présentait comme un bâti­ment cultuel classique. Le chœur, qui se trouvait au bas du clocher, était orienté vers le soleil levant, vers Jérusalem, et la nef était dans l’alignement ouest – est.

Ces tra­vaux furent payés sur­tout par les paroissiens : on trouve une longue liste de noms de donateurs dans les archives. Elle fut alors exclusivement consacrée au culte luthérien. Mais après la fin de la guerre de Trente Ans en 1648 et la capitulation en 1681 de la ville libre de Strasbourg, dont Wasselonne était un territoire rural, l’influence du roi catholique de France devint pré­pondérante en Alsace et changea la donne confes­sionnelle. Une directive du roi de l’année précédente fut appliquée dans le bourg le 25 juillet 1685. L’église devint simultanée. Désormais les catholiques eurent l’usage du chœur. Messes catholiques et cultes protestants furent célébrés dans le même lieu. Les créneaux horaires attribués pour les célébrations aux deux confessions portaient en eux immanquable­ment des germes de tension.

L’église de 1757

Au début du 18ème siècle le bourg de Wasselonne se développa considérablement. Les paroisses catholique et protestante avaient de plus en plus de fidèles, et l’église n’était plus assez spacieuse. De plus l’entretien de la tour posait problème. Au cours des années des projets virent le jour pour agrandir l’ancienne église ou construire une nouvelle église à un autre endroit. Enfin en 1748 il fut décidé de confier à l’architecte Jean-Georges Wurth l’édification d’une église toute neuve sur l’emplacement de l’ancienne, qui sera démolie. Le projet était, comme on dirait aujourd’hui, œcuménique. Catholiques et protestants, luthériens et réformés, voulaient construire ensemble un bâtiment qui serait simultané comme l’ancien. Mais il fallait assurer le financement. Selon une ancienne décision, le chœur était sous la responsabilité des instances qui profitaient des impôts du bourg, la nef dépendant des paroisses. Ces dernières firent des quêtes à Strasbourg et dans la région, mais firent également, selon les usa­ges de l’époque, appel à une solidarité dépassant les limites régionales. Au cours de l’année 1755 des quê­teurs, seuls ou par équipe de deux, furent alors envoyés dans les territoires environnants pour collecter des dons autant dans des régions catholiques que protestantes d’Allemagne et de Suisse. Ils étaient munis de recommandations des autorités politiques ainsi que de celles du curé de Wasselonne, François Claude Faber, et du pasteur Jean Louis Ehrlen. Celui- ci fera remarquer qu’il s’agit bien d’une solidarité réci­proque. Car la province d’Alsace et la ville de Strasbourg, dont Wasselonne était un territoire rural, n’ont « jamais négligé l’occasion de pratiquer (en faveur des étrangers) les devoirs de l’humanité ».

En 1757 Jean Louis Ehrlen publia un petit livret de 59 pages, « Denkmaal der zu Wasslen- heim von Grund auf neu erweiterten Pfarr-Kirche » (En souvenir de l’église paroissiale de Wasselonne, nouvellement agrandie du tout au tout), relatant les moments forts des années de construction.

Le dimanche 13 avril 1755 un dernier culte fut célébré dans l’ancienne église. Le pasteur y prononce une prédication et dit une prière dans laquelle il intercède pour les autorités et pour ceux qui travail­leront à la démolition de l’ancienne église et à la construction de la nouvelle, pour qu’ils soient gardés de tout mal et de tout accident. Des limites à l’« œcuménisme » se présentèrent dès la pose de la première pierre. Chaque confession posa « sa » première pierre. Le pasteur dira lors de la cérémonie du 16 juillet 1755: « Vous tous, qui regar­dez maintenant, vous serez témoins, comment de ce côté sera posée la première pierre par notre paroisse protestante » et publiera la prédication et la prière dites à cette occasion. Il signalera un cantique alle­mand : « O homme, sois fidèle à Dieu, garde son alliance. Pose cette pierre comme une base essentielle : Remets-toi à Dieu seul ».

Au cours de l’année 1756 un nouveau curé, Laurent Ignace Klein, vint à Wasselonne. Il ne restera que jusqu’en 1759. Après la démolition de l’ancienne église, il y eut d’importants travaux pour creuser des « fondations profondes et larges pour cette maison de Dieu ». Quand la charpente de la toiture fut mise en place, eurent lieu des réunions de prière journalières. Une longue prière fut dite et répétée dans laquelle se trouve le passage suivant : « Accorde à tous les ouvriers ton esprit et ta grâce. Qu’aucun ne risque délibérément de se mettre en danger et d’en mourir. Garde-les de paroles irrespectueuses et d’une vie déréglée. » Lors de la fin des travaux de construction une prière de reconnaissance fut dite à une date non pré­cisée. S’y exprime la grande reconnaissance pour le fait que tout a pu être réalisé sans accident. Le 20 septembre 1757, le facteur d’orgues, Jean André Silbermann, vint à Wasselonne avec un compagnon, s’étant déplacé en diligence à partir de Strasbourg, pour reconstruire l’ancien orgue dans la nouvelle église (cf « Histoire de l’Orgue »)

Il semble que les autorités catholiques aient béni l’église deux jours avant la grande fête organisée par les protestants le dimanche 2 octobre 1757. Les autorités politiques étaient présentes et le pasteur Ehrlen ne manqua pas de rendre ses auditeurs attentifs à la reconnaissance qu’ils leur devaient de pouvoir également à l’avenir servir librement le Dieu de leurs pères dans cette belle église. Il signala qu’il abandonnait à son collègue la parole de remercie­ment à l’égard des autorités politiques. Les autorités religieuses s’étaient déplacées de Strasbourg et la caisse d’Eglise paya au Président du Convent ecclé­siastique son voyage. Les comptes font aussi état de musiciens qui ont été rémunérés.

La longue prédication du pasteur du lieu eut comme base biblique deux versets du chapitre 58 du prophète Esaïe : « Le Seigneur sera toujours ton guide. Même en plein désert, il te donnera à manger et te ren­dra des forces. Tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source qui coule toujours. Tu relèveras les vieux murs détruits, tu reconstruiras sur les fondations abandonnées depuis toujours. On t’appellera le peuple qui ferme les fentes et refait les rues de la ville. » Avec cette parole d’espérance, Ehrlen exprime d’abord ce qu’il faut souhaiter à Wasselonne en ce jour. « Qu’aucun autre guide que votre berger, Jésus, ne vous conduise vers sa bergerie et qu’aucun autre esprit que l’esprit de Jésus ne vous dirige. Alors vous et vos descendants arriveront à tra­vers les écueils de la vie à bon port. » Il faut également souhaiter que les cadeaux de Dieu du baptême et de la sainte cène soient fêtés et accueillis. Que le pasteur insiste encore sur la parole biblique ne saurait éton­ner. Il interpelle ses auditeurs en ces mots : « Veuillez promettre solennellement, que dans votre vie vous voulez vous orienter exclusivement selon la parole de votre Dieu et vous attacher à Jésus-Christ. » En ce qui concerne l’église elle-même le pasteur fait état d’un bâtiment « si clair, si propre et si bien orné » dans lequel chacun, qui y entre, doit pouvoir faire une découverte : « Que celui qui cherche, trouve ici le nécessaire enseignement, que celui qui est abattu trouve son repos, que le désir de celui qui attend son salut soit comblé. Alors Wasselonne sera un jardin bien arrosé et une source qui coule toujours. » Ehrlen terminera sa prédication avec la strophe d’un cantique demandant que là où la parole de Dieu est semée, elle croisse et donne du fruit au cen­tuple, ajoutant finalement ce mot d’ordre : « A Dieu seul la gloire. »

Vers la fin du Simultaneum

Avec la construction de l’église simultanée, tous les problèmes n’étaient pas réglés. En effet la dispo­sition du mobilier à l’intérieur du nouveau bâtiment n’avait pas été clairement fixée entre les deux confessions avant la construction. De plus les heures d’utili­sation du lieu de culte ne semblent pas avoir été strictement respectées. En décembre 1761, le pasteur Frédéric Jacques Schenck, qui avait remplacé le pasteur Ehrlen l’année précé­dente, écrit avec les conseillers presbytéraux et avec les autorités municipales de Wasselonne aux autori­tés de Strasbourg pour les informer des vexations dont ils souffrent de la part de leurs confrères catho­liques. Antoine Schweitzer, curé de 1759 à 1767, n’était pas expressément nommé dans la lettre. Le 26 janvier 1762 une délégation d’officiels se déplace à Wasselonne. L’Intendant d’Alsace, l’Evêque auxiliaire et le Directeur du baillage de Wasselonne règlent sur place les questions en suspens. Il s’agit de la place de l’autel protestant, de la balustrade devant le chœur, de la place des confessionnaux dans la nef, des ban­nières et drapeaux que les catholiques devront sortir de la nef au moment des cultes protestants, de l’orientation de certains bancs pour faire face au pré­dicateur, de l’augmentation des places demandée par les protestants par l’ajout occasionnel de petits bancs, et du cimetière entourant l’église, ainsi que des heures auxquelles les deux « religions » doivent faire le service divin. Dans une lettre du 5 mars 1762 l’intendant de la Province d’Alsace peut faire savoir que « le Roi approuve l’arrangement que nous avons fait. » C’est sur cette base que la vie cultuelle des catholiques et des protestants se déroulera à l’avenir dans l’église de 1757.

Le bâtiment de l’église traversera sans encombre la grande Révolution française de 1789 et les guerres qui suivirent. Il y eut même une amélioration majeure grâce à l’achat par la municipalité en 1791 d’un orgue construit par Jean André Silbermann en 1745 pour l’église des dominicains de Guebwiller. Cet orgue est aujourd’hui le joyau par excellence de l’église. En 1820 les protestants purent remplacer leur ancien autel. La réalisation de ce nouvel ouvrage fut confiée au tailleur de pierre Ebel, au sculpteur Wasser et au doreur Imbs de Wasselonne. Il est décoré aux quatre angles par les têtes des évangélistes et sur les côtés par une patène avec des hosties ainsi que des épis de blé et une coupe avec des sarments de vigne, sa face avant comporte la sculpture d’une Bible ouverte avec le verset suivant « Herr, dein Evangelium bleibt in Ewigkeit ».

C’est vers le milieu du 19ème siècle que se déve­loppa un mouvement favorable à la suppression du simultaneum. Divers projets virent le jour. En 1854, par exemple, l’architecte du département du Bas- Rhin, François Morin, propose un dessin pour la construction d’une nouvelle église protestante. Peu à peu des discussions ont lieu pour préciser les moda­lités de l’abandon par l’une des confessions de la jouissance de l’ancienne église. Dans une de ses séances, le Conseil presbytéral de la paroisse protes­tante décide de « prendre les mesures nécessaires pour que cet anniversaire (de la fête séculaire en commémora­tion de la construction et de la consécration de l’église actuelle) soit dignement célébré » le dimanche 11 octo­bre 1857. Dans sa séance du 19 février 1859, le même conseil, après une longue et grave délibéra­tion, « est unanimement d’avis que l’exécution du projet de la construction d’une nouvelle église est à remettre à des temps futurs plus favorables ». Mais comme un serpent de mer, la question réapparaissait de temps à autre.

Ce fut comme un coup de tonnerre quand en 1899 le Maire de Wasselonne, Jules Robinet, proposa le projet suivant : les catholiques devaient construire une nouvelle église, les protestants également et la commune prendrait alors l’ancienne église pour en faire un marché couvert ! Le conseil presbytéral pro­testa vivement contre cette proposition. Par la suite, la première guerre mondiale freina toutes les initiati­ves. Après la guerre, il fallut d’abord remplacer les cloches qui avaient été confisquées au cours des hos­tilités pour en faire du matériel militaire. Une petite fête pour l’accueil de deux cloches nouvelles eut lieu au mois de janvier 1921.

C’est au milieu des années trente que la ques­tion de la séparation des deux cultes en deux lieux distincts revint sur le tapis. Les protestants demandè­rent à l’architecte Théo Berst un avant-projet pour la construction d’une église protestante. Mais ce furent les catholiques qui furent les plus courageux : en 1937 eut lieu une cérémonie du premier coup de bêche et le 5 juin 1938, jour de la Pentecôte, eut lieu la pose de la première pierre de la nouvelle église catholique. Malgré la guerre et l’occupation, les tra­vaux purent se terminer, et le 2 juin 1941 les parois­siens catholiques se réunirent pour une dernière fois dans l’ancienne église et se rendirent en procession au nouveau sanctuaire. Le compte-rendu de la séance du 23 juillet 1941 du conseil presbytéral signale que la paroisse protestante payera à la paroisse catholi­que une somme forfaitaire de 22.500 Reichsmark pour l’abandon de l’ancienne église.

Photo prise avant le départ des catholiques en 1942. On y voit le grand Maitre-autel ainsi que les autels latéraux dédiés à l’Immaculée Conception et au Sacré-Cœur.

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Photo de l’église simultanée avant le départ des catholiques. On remarque la position de l’autel protestant, la chaire ainsi que le confessionnal situé sous cette dernière.

 

L’église « protestante »

La période de la guerre et de l’après-guerre était peu favorable pour des investissements d’importance et les travaux pour l’agencement intérieur de l’an­cienne église, désormais protestante, furent labo­rieux et prirent un certain nombre d’années. Beaucoup d’objets du culte catholique seront sortis de l’édifice, qui sera remodelé selon les convictions liturgiques protestantes de l’époque. Les travaux se feront progressivement au cours de la guerre et après la libération. En 1941 l’espace sous la tribune d’orgue est aménagé en oratoire séparé de la nef par des vitres. Cet espace avait été longtemps affecté aux « pauvres » des paroisses catholique et protestante qui ne pouvaient pas payer d’emplacements dans les bancs de la nef. C’est à cette occasion également qu’est érigé l’imposant autel, réalisé en comblanchien par le sculpteur Valentin Jaeg. Il est surmonté d’un grand crucifix du Christ Vainqueur, exécuté par le même artiste. On décide de maintenir le banc de communion catholique, qui se termine de part et d’autre par les sculptures du tétramorphe lion-aigle et ange-taureau, symbole des évangélistes (1941). Ils complètent les portraits des évangélistes contenus dans des médaillons peints dans le chœur. C’est également de cette époque que date le grand lutrin, le baptistère ainsi que la statue du Bon Berger (Valentin Jaeg).

Mais ce n’est que le dimanche 16 mars 1947 qu’a lieu l’inauguration de l’église rénovée lors d’un culte solennel. Dans l’évocation des questions pratiques, le pasteur Frédéric Westphal ne manqua pas d’évoquer en particulier la grande générosité des paroissiens qui avait permis, avec le concours de la municipalité, la réalisation des travaux. Pour la fête l’église avait été décorée de guirlandes de sapins et une série de cinq cartes postales avec des vues de l’ex­térieur et de l’intérieur de l’église, avec des dessins de René Trumpff, (insérés dans cet historique) sera publiée à cette occasion. Curieusement dans certains articles de l’époque, il sera question du « temple pro­testant ». Il est vrai que le retour de l’Alsace à la France avait introduit cette dénomination, courante à « l’intérieur » et bien inhabituelle en Alsace, où dans la plupart des villages on parle d’église catholique ou d’église protestante et non de temple !

Dix ans après cette rénovation eut lieu, le dimanche 27 octobre 1957, la fête du bicentenaire de l’église. Un culte fut célébré dans l’après-midi en présence d’une assistance nombreuse et de plusieurs personnalités. Mais le pasteur Frédéric Westphal, souffrant d’une grippe, ne put y participer. Pendant la célébration ne furent chantés par l’assistance que des cantiques en langue allemande, mais la chorale paroissiale chanta un psaume en français. Au cours de la réception qui suivit, le président du Directoire de l’Eglise de la Confession d’Augsbourg, Etienne Jung, souligna la bonne entente qui règne en Alsace entre les deux confessions et formula l’espoir qu’une telle coordination au service de Dieu ne cesse de se développer.

En 1962 l’église fut dotée d’une troisième clo­che . Elle porte l’inscription : « Hommage à Jésus- Christ, le Seigneur de l’Eglise, par les paroissiens protes­tants de Wasselonne. »

C’est en 1974 que l’intérieur de l’église put rece­voir un nouveau coup de peinture. A cette occasion trois nouveaux vitraux modernes exécutés par le verrier E. Werlé furent installés dans le chœur. Celui relatant l’histoire de Noël rem­plaça un Saint-Laurent. Le vitrail de la résurrection, espoir de vie, prit place au milieu d’une fenêtre anciennement murée « afin de permettre au prêtre d’officier sans être gêné par le soleil du matin lors de la grand-messe » . Celui de la Pentecôte, de la naissance de l’Eglise, succéda à un Saint-Arbogast, évêque de Strasbourg du 6ème siècle.

Classé à l’inventaire des Monuments histori­ques, l’orgue Silbermann fut profondément restauré en 1992 par le facteur d’orgue Gaston Kern. Sa sono­rité admirable est unanimement reconnue.

Au cours des dernières décennies des travaux pour la rénovation des façades extérieures et surtout de la toiture et du clocher furent nécessaires. La paroisse put toujours compter sur l’engagement sans faille de la municipalité et des pouvoirs publics pour l’entretien de son église qui est un des joyaux du patrimoine du bourg. Les travaux récents en sont un témoignage renouvelé. Le 28 septembre 2000 un nouveau coq a pris place au sommet de l’église. Il a été doré et a retrouvé sa place le 24 février 2007 sur un clocher couvert à neuf.

Par les travaux intérieurs de l’église, qui se sont terminés en 2007, la paroisse protestante a retrouvé après 250 ans un lieu de culte clair et accueillant. A cette occasion il est plus que de circonstance de répéter la dernière parole de la prédication dite par le pasteur Jean Louis Ehrlen lors de l’inauguration : « Gott allein die Ehre – A Dieu seul la gloire ».

Qu’une église protestante porte toujours et encore le nom d’un saint nom biblique, en l’occur­rence celui de Saint-Laurent, peut paraître curieux. Mais cela rappelle avec raison, que les protestants comme les catholiques sont bien tous les deux les héritiers du même christianisme resté uni pendant des siècles.

Intérieur de l’édifice aujourd’hui

 

 

 

L’église dans son cadre actuel