« L’école de Rameau, de l’opéra à l’église »
Splendeur et poésie de l’orgue des Lumières
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Claude Bénigne Balbastre (1724-1799)
Manuscrit de Dijon 1749 : Dialogue en rondeau / Trio
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Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Dardanus 1739 : Entrée pour les guerriers / Air tendre, calme des sens / Ritournelle / Sommeil, rondeau des songe
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Claude Bénigne Balbastre
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Jean-Philippe Rameau
Zoroastre 1749 : Air tendre en rondeau / Gavotte en rondeau gracieux / Contre-danse / Air grave
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Claude Bénigne Balbastre
Manuscrit de Dijon 1749 : Fugue / Trio sur les flûtes en rondeau / Ariette lente
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Jean-Philippe Rameau
Les boréades 1763 : Entrée de Polymnie
Les Indes galantes 1735 : Tendre amour / Rigaudon / Musette / Les sauvages / Chaconne
« L’école de Rameau, de l’opéra à l’église »
Jean-Philippe Rameau a été organiste toute sa vie, tout comme Claude Bénigne Balbastre. Tous deux sont nés à Dijon de pères organistes qui se partageaient les différentes tribunes de la ville. Les deux frères Rameau, Claude et Jean-Philippe furent les maîtres successifs de Claude Balbastre, Jean-Philippe proposant même, dès 1750, de l’aider financièrement à s’installer à Paris, considérant son compatriote dijonnais comme l’un des plus fameux organistes de son temps.
Si Balbastre, âgé de 25 ans, nous a laissé 40 pièces destinées à l’orgue dans son manuscrit de 1749, Rameau n’a écrit que pour l’opéra ou le clavecin.
Alors comment Rameau jouait-il de l’orgue et dans quel style ?
La confrontation et la mise en miroir des pièces de Balbastre avec des extraits des opéras de Rameau, transcrits pour l’orgue, montrent l’influence indéniable que la musique de scène a pu exercer sur le jeune compositeur et la proximité stylistique de l’ensemble des œuvres, Balbastre allant même jusqu’à emprunter quelques thèmes musicaux à son aîné. Ses pièces d’orgue de 1749 laissent alors possiblement entrevoir un Rameau inconnu, organiste et improvisateur.
À l’audition du programme proposé, l’influence de l’opéra sur la composition pour orgue à l’époque des lumières apparaît avec évidence au fil des pièces qui s’entrecroisent, dans une succession d’arias, de rondeaux, de dialogues et de mouvements de danse.
Jean-Charles Ablitzer